C’est un sujet qui anime les échauffements à la frontale, divise les groupes de running du dimanche matin et alimente les débats sur les réseaux : faut-il courir le ventre vide ? Certains y voient une méthode d’entraînement redoutable, d’autres une aberration nutritionnelle. Une chose est sûre : courir à jeun ne laisse personne indifférent.
« Courir à jeun, c’est un peu comme partir en road trip sans essence… sauf si tu sais bien gérer ta réserve. » – Un runner du matin (pas très serein)
Courir à jeun, c’est quoi exactement ?
Le principe est simple : effectuer une séance de course à pied après une nuit sans alimentation, généralement entre 10 et 12 heures sans manger. Concrètement, cela signifie courir sans avoir pris de petit-déjeuner, souvent très tôt le matin. L’objectif ? Amener le corps à puiser plus rapidement dans les réserves de graisses.
Il est toutefois recommandé de boire un peu d’eau — voire un café noir — avant de partir, histoire de ne pas partir complètement "à sec".
Pourquoi certains en raffolent
Pour les adeptes de la discipline, courir à jeun a des effets presque magiques :
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Moins de lourdeur digestive, plus de légèreté.
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Gain de temps le matin, quand l’emploi du temps est serré.
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Développement de la filière lipidique, utile pour les courses d’endurance.
Une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology (2010) montre que s’entraîner à jeun permettrait d’améliorer l’adaptation métabolique à l’endurance, en incitant le corps à devenir plus économe en glycogène.
« À jeun, je me sens plus connecté à mon corps. Et à la faim aussi, au bout de 45 minutes. » – Un coureur du dimanche
Mais attention, ce n’est pas pour tout le monde
La pratique n’est pas sans risque, ni sans inconfort. Certains y trouvent de la fatigue prématurée, des vertiges, un manque de concentration — voire de grosses fringales incontrôlables au retour.
Courir à jeun n’est pas recommandé pour les séances longues ou intenses. Et cela ne doit jamais devenir une méthode de restriction alimentaire. Non, on ne brûle pas magiquement plus de graisses en courant l’estomac vide.
À éviter absolument : une séance de fractionnés ou une sortie longue à jeun. Tu risques d’y laisser ton énergie, et ton plaisir.
À qui ça s’adresse ? Et comment tester ?
Les coureurs d’endurance ou ceux qui veulent explorer leur fonctionnement métabolique peuvent y trouver un certain intérêt. À condition de respecter quelques règles simples :
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Commencer par une sortie facile de 20 à 30 minutes.
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Éviter les chemins trop techniques si tu n’es pas au top de ta forme.
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Emporter un gel ou une barre si besoin.
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Et surtout, écouter ton corps. Si tu sens que ça ne passe pas : rentre, mange, et recommence un autre jour.
« Le bon footing à jeun, c’est celui où tu rentres affamé mais satisfait. Pas celui où tu finis au sol, en mode ravito d’urgence. » – Un coach lucide
Conclusion : ni miracle, ni martyr
Courir à jeun, ce n’est ni une torture réservée aux ultra-traileurs, ni une astuce miracle pour "sécher" plus vite. C’est un outil, à tester si tu es curieux, à éviter si ton corps te dit non.
Comme souvent en running, il n’y a pas de règle absolue, juste des pratiques à apprivoiser. Si tu es du matin, que tu veux optimiser ton temps, ou que tu prépares une course longue, cela peut valoir le coup d’essayer. Et si tu es du genre petit-déj sacré : pas de panique, on progresse très bien aussi avec une tartine de beurre.